Fonds de l'association diocésaine de la Martinique

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

26J

Date

1674-1968

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Description physique

1333 documents et registres, dont 397 numérisés

Biographie ou Histoire

Des débuts de la colonisation à la Restauration

Dès 1635, les premiers religieux arrivent à la Martinique et aidés par les habitants nouvellement débarqués dans l'île, ils s'installent et fondent progressivement des paroisses. L'évangélisation de l'île est au départ l'œuvre des séculiers et des capucins puis arrivent les jésuites et les dominicains. Ces missionnaires sont nommés par les préfets apostoliques des différents ordres et c'est l'administrateur de la colonie au nom du roi qui décide de la localité qu'ils doivent desservir. Ils travaillent dans des conditions très éprouvantes. Pour attirer ces religieux, on leur offre certains avantages : le seigneur propriétaire leur verse 6000 livres de sucre, monnaie courante de l'époque, et le roi leur affecte des pensions et des exemptions. Ils assurent le plus souvent un service religieux irrégulier. La diversité des ordres religieux dans la colonie entraîne des différences dans les pratiques religieuses d'une paroisse à l'autre.

De nombreuses mesures sont donc prises pour réglementer l'organisation des paroisses tant au niveau matériel qu'au niveau de la fonction curiale. Un marguillier, choisi parmi les habitants les plus riches du quartier est chargé de gérer les biens paroissiaux comme la location de bancs ou l'entretien de l'église, et de fournir au curé tout ce qui lui est nécessaire. Le marguillier mentionne tous les actes dans un registre de fabrique.

Les curés et vicaires ont le soin de visiter les malades, d'instruire les enfants, les esclaves et de constater l'état civil des habitants. Les baptêmes, mariages et sépultures d'esclaves sont le plus souvent inscrits sur des registres à part mais il arrive que les esclaves soient inscrits sur les registres de blancs.

Conformément au code Louis de 1667, les registres de catholicité sont au début des registres contenant à la fois les actes de baptêmes, de mariages et de sépultures. Cette ordonnance prescrit également la tenue des registres en double exemplaire. L'un est conservé par le curé et l'autre envoyé au greffe. A partir de 1777, un troisième registre est tenu et envoyé pour conservation au Dépôt des papiers publics des colonies créé par l'édit de juin 1776.

Le décret des 20-25 septembre 1792 confie aux municipalités la tenue et la garde des registres d'état civil. Cette loi n'est pas appliquée immédiatement à la Martinique en raison de l'occupation anglaise. Mais le Code civil (mars 1804), promulgué en novembre 1805 qui en reprend les dispositions est appliqué progressivement. Et, ce n'est qu'à partir de 1809 que l'enregistrement des actes de naissances, de mariages, de décès est effectué par des officiers d'état civil. Le clergé continue néanmoins à tenir ses propres registres de catholicité.

La période de la Révolution n'est pas très favorable aux ordres religieux. En 1793, à l'arrivée du gouverneur Rochambeau, les capucins pris à parti par les patriotes quittent la colonie et un certain nombre de paroisses restent sans desservant. Le concordat conclu entre le premier consul et le pape Pie VII le 15 juillet 1801 abroge la loi de séparation de l'église et de l'Etat de 1795. La Martinique du fait de l'occupation anglaise de 1794 à 1802 ne connaît pas cette première séparation et passe directement de l'Ancien Régime religieux au régime concordataire : par le décret du 13 messidor an X (12 juillet 1802), les dispositions du concordat sont appliquées. La colonie est donc partagée en deux arrondissements ecclésiastiques confiés chacun à un préfet apostolique placé sous l'autorité du capitaine général. Celui-ci nomme les curés sur la proposition du préfet apostolique, et tous les membres du clergé avant leur entrée en fonction doivent prêter solennellement serment de fidélité au premier consul. Cette organisation qui prévaut jusqu'à la création du diocèse mais avec un seul préfet apostolique au lieu de deux ne résout pas pour autant le manque de prêtres dans la colonie. Il est urgent d'entreprendre des réformes pour remédier aux déficiences du clergé colonial.




De la création du diocèse à la loi de séparation

A la demande du gouvernement de la Seconde République et suite aux démarches du Père Libermann, le 27 septembre 1850, le Pape Pie IX érige canoniquement la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion en diocèses. Les trois évêchés créés sont rattachés à la province de Bordeaux du fait de leurs relations commerciales avec cette ville. L'érection des colonies en diocèses n'écarte pas le gouvernement de la prise de décision dans le domaine religieux. Il joue un rôle important dans le choix de l'évêque et du clergé colonial. Tout sacre d'évêque par le Saint-Siège est précédé d'une nomination par le gouvernement et celui-ci met à la disposition des colonies, les prêtres recrutés par le Séminaire du Saint-Esprit. Les prêtres dépendent du pouvoir civil comme de simples fonctionnaires.

Le premier évêque de Fort-de-France, Mgr Leherpeur, arrive à la Martinique en 1851. La ville de Fort-de-France, siège officiel, ne s'est pas encore remise du tremblement de terre de 1839. Elle ne peut offrir à l'évêque une résidence et la cathédrale est en construction. Il s'installe donc à Saint-Pierre en 1853 et prend dès lors le titre d'évêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France. Sa première tâche est d'augmenter le clergé local en favorisant sa formation par la création du grand et du petit séminaire. Considéré comme un évêque exemplaire, il développe la dévotion mariale en créant la paroisse et le pèlerinage de Notre-Dame de la Délivrande au Morne-Rouge, réorganise les conseils de fabrique des paroisses. Ses successeurs poursuivent son œuvre et multiplient la construction et la rénovation d'édifices religieux. Le diocèse connaît aussi quelques crises quant à son administration. A la mort de Mgr Porchez en 1860, le siège épiscopal reste vacant pendant 11 ans. En 1893, Mgr Carméné veut que son intérim soit assuré par les deux vicaires généraux, alors que le décret d'institution du diocèse prévoit qu'en cas de mort ou d'absence de l'évêque, l'administration est assurée par le premier vicaire général et qu'en cas d'absence du vicaire général, l'administration revient au second vicaire général.

A partir des années 1870, l'anticléricalisme s'affirme au sein de l'opinion et de l'administration locale. Les lois de 1880 sur la laïcisation de l'enseignement sont appliquées à la Martinique. Les frères de Ploërmel sont remplacés par des instituteurs. On enlève aux évêques toute influence, ils sont écartés du Conseil privé, du Conseil de l'Assistance publique et du Conseil supérieur de l'instruction publique et certaines congrégations sont supprimées.

La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat stipulant que "La République ne reconnaît, ne finance, ne subventionne aucun culte" est votée le 9 décembre 1905 en France. L'autorité religieuse publie une note pour interdire la création des associations cultuelles prévues par la loi et pour prescrire la conduite à tenir lors des inventaires. Cette loi, tout en donnant à l'Eglise une nouvelle liberté, pose des problèmes matériels. Les évêques coloniaux veulent empêcher son extension dans les colonies. A l'initiative de Mgr de Cormont, un conseil composé d'avocats et de notaires est constitué pour faire valoir les droits des évêques et des prêtres. Ce conseil soumet des projets au président de la République Loubet qui les accueille favorablement. En dépit de toutes ces actions, la loi de séparation est appliquée le 6 février 1911 aux colonies. Le traitement que l'Etat donne au clergé est supprimé et Mgr de Cormont revendique pour les prêtres des pensions de retraite convenables. Le clergé se retrouvant sans ressources, il fait donc appel aux fidèles pour subventionner la caisse du Denier du Culte qui est créée en 1909. Les conseils de fabrique sont dissous et remplacés par des conseils paroissiaux, les biens de l'église mis sous séquestre.

L'évêché de la Martinique est érigé en archevêché en 1967.

Histoire de la conservation

Ces archives ont été rassemblées par l'archiviste diocésain, le Père Bernard David et remises en dépôt en 1999 par Mgr Marie-Sainte aux Archives départementales. Les archives épiscopales antérieures à 1902 ont été presqu' entièrement détruites dans l'éruption de la montagne Pelée car l'évêque résidait à Saint-Pierre. Il ne reste que des épaves de la correspondance de Mgr de Cormont. La collection de lettres circulaires et pastorales provient de la reconstitution qu'en a faite l'abbé David dans les archives des paroisses. Les archives postérieures à 1906 n'ont été déposées à ce jour.

Modalités d'entrées

Dépôt de l'association diocésaine de la Martinique aux Archives départementales, 1999.

Présentation du contenu

Ce répertoire présente le fonds de l'association diocésaine de la Martinique. Ce fonds est composé de deux ensembles de documents : la correspondance des évêques et les archives des paroisses.

La correspondance des évêques est constituée d'états nominatifs du clergé, de lettres pastorales, de mandements, de circulaires de l'arrivée du premier évêque en 1851 jusqu'en 1968, d'objets et ouvrages sur la franc-maçonnerie et sur la sorcellerie recueillis par Mgr Varin de la Brunelière.

Les archives des paroisses sont essentiellement composées de registres de catholicité de trente-trois paroisses : Ajoupa-Bouillon, Anses-d'Arlet, Basse Pointe, Carbet, Case Navire, Case-Pilote, Diamant, Ducos, Fonds-Saint-Denis, Fort-de France (Cathédrale et Balata), François, Grand'Rivière, Gros-Morne, Lamentin, Lorrain, Macouba, Marigot, Marin, Morne-Rouge, Morne-Vert, Precheur, Rivière Pilote, Rivière Salée, Robert, Sainte-Anne, Saint-Joseph, Saint-Esprit, Sainte Luce, Sainte Marie, Trinité, Trois Ilets et Vauclin. On trouve également dans cet ensemble, pour certaines paroisses, des registres de confréries, de conseils de fabrique, des listes de communions, de confirmations et des documents relevant de l'administration paroissiale.

Intérêt du fonds

Ces documents sont une source d'information sur l'histoire religieuse de la colonie, sur les pratiques religieuses, sur les évènements qui ont marqué les paroisses. Les registres de catholicité apportent des renseignements complémentaires pour les recherches généalogiques et constituent une source d'information pour la démographie historique.

Conditions d'accès

La correspondance des évêques ainsi que les registres de confréries et de fabriques sont librement communicables. Les registres de catholicité ne sont communicables qu'au terme d'un délai de 100 ans. En raison de leur mauvais état de conservation, certains documents n'ont pas pu être numérisés.

Conditions d'utilisation

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements de données à caractère personnel et à la délibération de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) du 9 décembre 2010 ne sont mises en ligne et ne sont réutilisables que les données de plus de 120 ans.

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Les demandes de réutilisation de données à des fins commerciales font l'objet d'une licence soumise à redevance dont le montant est fixé par le règlement.

Langue des unités documentaires

Français

Origine

Varin de la Brunelière, Henri

Lettres pastorales, circulaires et mandements de Monseigneur Henri Varin de la Brunelière, évêque de Saint-Pierre et de Fort-de-France et de l'administrateur du diocèse. (51 lettres)

Cote/Cotes extrêmes

26J1/26

Date

26/10/1941 - 03/02/1967

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Origine

Varin de la Brunelière, Henri

Présentation du contenu

1.  Annonce de l’élection de Mgr Henri Varin de la Brunelière au siège épiscopal et demande de prières pour « l’heureuse fécondité de son épiscopat ». 26 octobre 1941.

2.  Prise de possession de siège par Mgr Varin de la Brunelière. 3 décembre 1941.

3.  Souvenir du sacre de Mgr Varin de la Brunelière, "La dignité épiscopale et petit cérémonial pour la cérémonie du sacre à la cathédrale de Fort-de-France" par Mgr Gourtay, vicaire apostolique de la Guyane française. 27 décembre 1941.

[Mgr Gourtay décrit le pouvoir d’un évêque, les différentes étapes de la consécration d’un évêque et les armes de Mgr Varin de la Brunelière..]

4.  Communiqué de l’évêché annonçant une souscription au profit des victimes des bombardements de la région parisienne et demandant aux curés et aumôniers d’organiser une quête le dimanche des Rameaux.1942.

5.  Célébration de la quinzaine impériale et organisation de quêtes pour l’Oeuvre du Secours National. 1942.

6.  Organisation de cours de religion facultatifs au lycée et au pensionnat colonial de Fort-de-France. s. d.

7.  Consécration du diocèse et de chaque paroisse du diocèse au Cœur Immaculé de Marie. 16 avril 1942.

8.  Communiqué demandant aux curés et aumôniers d’organiser pendant le mois de mai une journée de prières et de communions pour obtenir la libération de la patrie et l’établissement d’une paix juste et durable. 25 avril 1942.

9.  Lettre pastorale sur "Nos devoirs présents de catholiques et de français". 24 mai 1942.

[Dans cette lettre, l’évêque fait l’éloge de l’amiral Robert et demande à la population de continuer à lui faire confiance car grâce à lui la paix a été maintenue. L’évêque invite aussi les fidèles aux pèlerinages du Sacré-Cœur de Balata et à Notre-Dame de la Délivrande du Morne‑Rouge].

10.  Inventaire des biens ecclésiastiques. 13 novembre 1942.

[Dans cette lettre, l’évêque demande aux curés d’excommunier tous ceux qui se sont appropriés et qui ont usurpé les biens ecclésiastiques mobiliers et immobiliers.]

11.  Lettre circulaire au sujet du Secours d’Hiver. 3 décembre 1942.

12.  Lettre pastorale sur les souffrances actuelles de la population martiniquaise et les moyens d’y remédier par la pratique de la justice et de la charité. 27 décembre 1942.

13.  Lettre pastorale sur l’Espérance. 21 janvier 1943.

14.  Lettre circulaire encourageant l’aide aux indigents et les dons aux associations charitables (Société Saint Vincent de Paul, Les Dames de la Charité). 21 janvier 1944.

15.  Lettre pastorale sur la Charité. 21 janvier 1944.

16.  Lettre pastorale sur les apparitions et le message de la Sainte-Vierge de Fatima. 8 décembre 1944.

17.  Lettre pastorale sur la charité envers le prochain. 6 janvier 1945.

18.  Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. 1er janvier 1947.

19.  Lettre pastorale sur la vertu de religion. 8 décembre 1947.

20.  Annonce de la venue de Notre-Dame de Boulogne dans le diocèse. 16 janvier 1948.

21.  Centenaire de l’abolition de l’esclavage. 5 avril 1948.

22.  Clôture de la tournée de Notre-Dame du Grand retour, la Vierge de Boulogne. 2 mai 1948.

23.  Demande de dons en faveur des sinistrés de l’incendie de Castries (Sainte-Lucie).  juin 1948.

24.  Lettre pastorale sur les besoins de l’église et du clergé. 8 décembre [1948].

25.  Lettre pastorale sur le Saint Sacrifice de la messe pour le carême de 1949. 2 février 1949.

26.  Lettre circulaire portant à la connaissance des fidèles le récent décret du Saint-Siège, relatif à ceux qui professent ou soutiennent la doctrine matérialiste communiste. 18 septembre 1949.

27.  Lettre pastorale à l’occasion de l’année sainte. 11 novembre 1949.

28. Lettre pastorale sur le denier du culte. décembre [1949].

29.  Lettre pastorale sur l’observation du second commandement de Dieu pour le carême de 1950. 2 février 1950.

30.  Lettre pastorale sur la sanctification du dimanche. 24 décembre 1950.

31.  Centenaire de la mort du Père Libermann, supérieur de la congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie. 6 janvier 1952.

32.  Lettre pastorale commune des évêques de Martinique et de Guadeloupe sur les devoirs sociaux à la lumière des encycliques à l’occasion du carême de l’année 1952. 2 février 1952.

33.  Missions paroissiales. 15 juin 1952.

34.  Décès de Père Eugène de Jaham, vicaire général. janvier 1953.

35.  Lettre pastorale sur le jour du Seigneur. 2 février 1954.

36.  Lettre pastorale sur le respect et l’obéissance dûs à l’autorité dans l’Eglise, la famille et la société. 13 janvier 1955.

37.  Lettre pastorale sur les devoirs particuliers aux parents et aux supérieurs. 8 décembre 1955.

38.  Lettre pastorale sur le cinquième commandement de Dieu. 29 janvier 1957.

39.  Lettre pastorale sur le respect dû à l’âme du prochain et le péché de scandale. 8 décembre 1957.

40.  Communiqué n°4 au sujet des lectures et de la presse. 1958.

[L’évêque adresse particulièrement ce communiqué aux dames et filles et condamne les revues Confidences, Nous deux,…mais aussi le journal Justice. Il fait l’éloge de La Paix et conseille des revues d’inspiration chrétienne comme l’Echo de la mode, Femmes d’aujourd’hui.]

41.  Mort du pape Pie XII. 12 octobre 1958.

42.  Lettre pastorale sur les sixième et neuvième commandements de Dieu. 6 janvier 1959.

43.  Lettre pastorale sur le mariage chrétien. 11 novembre 1959.

44.  Lettre pastorale sur les septième et dixième commandements de Dieu, le droit de propriété et ses abus. 6 janvier 1961.

45.  Lettre pastorale sur la justice sociale et les obligations des septième et dixième commandements de Dieu. 24 décembre 1961.

46.  Lettre pastorale sur le huitième commandement de Dieu. 21 janvier 1963.

47.  Lettre pastorale sur le premier commandement de Dieu. 24 décembre 1963.

48.  Invitation des diocésains à la fête du Sacré-Cœur de Jésus à Balata. 5 juin 1964.

49.  Lettre pastorale sur l’Eglise et la prière selon les enseignements du Concile. 30 décembre 1964.

50.  Lettre pastorale sur le travail réalisé par le Concile. 3 janvier 1966.

51.  Apostolat des laïcs. 21 janvier, 3 février 1967.

Conditions d'utilisation

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